vendredi 11 avril 2014
Avant même que l'encre ne soit seiche...
Matériel supplémentaire
Le méphistophélique mollusque qu'on voit à droite est un calmar de Humboldt (Dosidicus gigas, aussi appelé diablo rojo en espagnol ou red devil en anglais, ce qui se traduit par "diable rouge". C'est un prédateur très efficace, curieux, intelligent, et pas le genre que j'aimerais rencontrer en plongée vu qu'on a rapporté des cas de cette bestiole arrachant le masque de plongeurs.
Bien que d'une taille pas banale, le calmar de Humboldt n'est pas la même chose que le calmar géant (Achiteuthis dux) ou le calmar colossal (Mesonychoteuthis hamiltoni), tous deux bien plus gros et massifs (et beaucoup, beaucoup moins fréquemment rencontrés).
Comme la plupart des céphalopodes, ce calmar peut libérer une bonne quantité d'encre par l'anus quand il se sent menacé, dans le but de confondre un éventuel prédateur. En voilà un qui ne peut pas nier avoir pété: il a carrément signé son geste.
La seiche qu'on voit à gauche produit aussi de l'encre, et la sienne, appelée sépia, est utilisée en cuisine pour colorer les aliments. La seiche est aussi célèbre pour son "os de seiche", le sépion, qui est en fait une coquille interne. Celle-ci, remplie de gaz, sert à la flottabilité de l'animal. On voit souvent un tel os de seiche dans les cages de perruches, où il sert de source de calcium.
Quant au contrat que la seiche s'apprête à signer, il s'agit bien sûr d'une référence à la vieille légende allemande du docteur Faust, un homme qui fit un pacte avec le diable pour obtenir jeunesse, science et plaisir des sens au prix de son âme. La morale de l'histoire était qu'il ne faut pas préférer les joies terrestres aux joies divines, qui leur sont infiniment supérieures, à part pour le fait qu'elles n'existent probablement pas. Quoique quand le diable en personne nous apparaît, je suppose que cela redonne un certain cachet à bien des questions théologiques.
La légende de Faust a été adaptée plusieurs fois, notamment par Marlowe à la fin du 16e siècle, Goethe à la fin du 18e siècle et Gounod en 1859, dans l'opéra qui donna à la Castafiore le célèbre air des bijoux.
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