jeudi 21 mars 2013

Perception relative des risques





Évolution et téléologie (ou pas).







On ne le répètera jamais assez: l'évolution n'est pas un processus qui "vise" à produire quoi que ce soit; ce n'est pas une lente progression vers un quelconque type de modèle idéal ou même plus "performant". Ce qui est idéal ou performant dépend de toute façon de l'environnement dans lequel vit une espèce à un moment donné; quand bien même le processus d'évolution impliquerait un principe d'amélioration, on ne saurait dire à l'avance en quoi consiste une amélioration. Ce qui compte, c'est la capacité des individus à laisser derrière eux des descendants féconds; tout trait qui contribue à cette capacité sera forcément enrichi progressivement dans la population, puisque davantage de descendants des individus possédant ces traits pourront à leur tour laisser des descendants.

Ne nous moquons pas du pif protubérant du nasique; bien que moins esthétiquement plaisant pour l'oeil humain que la queue spectaculaire du paon, il a l'heur de plaire aux femelles nasiques... et augmente ainsi les chances que les équivalents simiens d'Achille Talon ou de Rastapopoulos soient les géniteurs d'une nombreuse marmaille nantie d'un tarin à la Cyrano. Et bien malin qui pourra prouver que cela ne pourrait pas arriver chez l'être humain!

mercredi 20 mars 2013

Crédits de carbone







Je vais passer pour un esprit chagrin mais quand on me parle de la bourse du carbone, c'est à ça que je pense. On vend des permis de polluer, on perçoit des sous, et le problème est par conséquent réglé.

Je suis convaincu que ce n'est pas en ajoutant de nouveaux permis, de nouveaux crédits ou de nouveaux niveaux d'administration dont on peut s'affranchir en payant un peu plus de blé qu'on réussira à contrôler l'impact de notre civilisation énergivore sur l'environnement. On peut distribuer autant de crédits qu'on voudra, l'argent généré ne servira (comme d'habitude) qu'à financer la gestion du système en laissant quelques miettes symboliques pour la recherche sur les énergies propres.

Que les moteurs à essence des bagnoles en Amérique consomment à peu près deux fois plus que les diesels qu'on trouve en Europe me scie les jambes. Que l'essence soit encore moins chère que l'eau en bouteille n'a aucun sens. Que le transport en commun coûte plus cher que de se promener dans sa propre voiture n'est pas un incitatif à cesser de se ruer dans les bouchons de circulation chaque matin. Que le transport à vélo ne soit pas considéré comme une alternative légitime à l'utilisation de l'automobile est tout simplement dément, quand on considère l'extraordinaire efficacité énergétique de ce véhicule.

Oh, je sais que plusieurs villes prétendent faire la promotion de l'utilisation du vélo parce qu'elle développent quelques dizaines de kilomètres de pistes cyclables ou peinturlurent des voies réservées sur quelques avenues... mais ce ne sont que des mesures cosmétiques parce que ces pistes cyclables sont presques toutes destinées à un usage récréatif (les méandres étant favorisés à la ligne droite) et que les voies réservées emmerdent tout le monde et ne mènent pas loin. Ce qui serait utile et pas coûteux, ce n'est pas plus compliqué que le respect du vélo comme véhicule normal (quoique lent), dont la présence sur la chaussée est légitime... dût-il se tenir sur la droite de la chaussée. Mais je parie que même si cela arrivait, un petit génie introduirait le concept de permis de conduire les vélos.

Espiègleries en chambre noire





lundi 18 mars 2013

C'est du propre







Les sarraus des étudiants terminant leurs études graduées sont des palimpsestes de taches résumant l'histoire de toutes leurs manipulations. Taches de bromure d'ethidium, de nitrate d'argent, de bleu de bromphénol ou de Coomassie, codes de sécurité griffonés à l'intérieur des manches, graffiti, même, parfois, ici et là sur le tissu... On hésite à laver ces pièces de musée après usage, car ce serait un peu effacer l'histoire avec un grand H!

vendredi 15 mars 2013

Directeurs de recherche bavards







Qui n'a pas eu un directeur de recherche incapable de répondre à la plus simple es questions autrement que par un laïus d'une heure et demie? Dans un laboratoire où j'ai connu de nombreuses années heureuses, nous avions l'habitude d'empocher un chronomètre avec une heure de délai quand la patron nous demandait de passer à son bureau; juste histoire d'avoir un alibi si la conversation s'éternisait. "Ah, désolé, patron, j'ai une incubation qui me réclame, là..."

mardi 5 mars 2013

Protégeons l'atmosphère







Bon, d'accord, à la base ce n'est rien de plus qu'une blague de pet. Mais quand on lit dans des journaux sérieux que les gaz intestinaux des ruminants sont une menace sérieuse à l'environnement, on se dit que ces Homo sapiens conduisant de grosses bagnoles oléivores et dépendant pour leur confort quotidien de ces milles petits gadgets superflus qui justifient la présence d'immenses usines crachant à qui mieux-mieux des tonnes de CO2 dans l'atmosphère chaque année feraient bien de se regarder dans une glace. À force de se laisser aveugler par les détails insignifiants, on en oublie souvent l'essentiel.