On ne le répètera jamais assez: l'évolution n'est pas un processus qui "vise" à produire quoi que ce soit; ce n'est pas une lente progression vers un quelconque type de modèle idéal ou même plus "performant". Ce qui est idéal ou performant dépend de toute façon de l'environnement dans lequel vit une espèce à un moment donné; quand bien même le processus d'évolution impliquerait un principe d'amélioration, on ne saurait dire à l'avance en quoi consiste une amélioration. Ce qui compte, c'est la capacité des individus à laisser derrière eux des descendants féconds; tout trait qui contribue à cette capacité sera forcément enrichi progressivement dans la population, puisque davantage de descendants des individus possédant ces traits pourront à leur tour laisser des descendants.
Ne nous moquons pas du pif protubérant du nasique; bien que moins esthétiquement plaisant pour l'oeil humain que la queue spectaculaire du paon, il a l'heur de plaire aux femelles nasiques... et augmente ainsi les chances que les équivalents simiens d'Achille Talon ou de Rastapopoulos soient les géniteurs d'une nombreuse marmaille nantie d'un tarin à la Cyrano. Et bien malin qui pourra prouver que cela ne pourrait pas arriver chez l'être humain!
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