lundi 28 avril 2014

Réalités universelles










Matériel supplémentaire

Nous nous sommes toujours demandés s'il y avait quelqu'un là-bas, dans les étoiles. Une façon de répondre à cette question serait de recevoir de la visite de voyageurs d'outre-espace, mais ces touristes cosmiques se font toujours attendre. Une autre façon serait de se rendre sur d'autres planètes (idéalement situées autour d'autres étoiles), mais notre technologie encore jeune et les inimaginables distances impliquées rendent cette option irréaliste. Une troisième option qui s'offre à nous est de tendre l'oreille: puisque nous communiquons entre nous par le biais d'ondes électromagnétiques modulées (radio, télé, micro-ondes), peut-être que d'autres intelligences font de même du côté de Tau ceti ou de l'étoile de Barnard? Peut-être même envoient-elles sur les flots de la voie lactée l'équivalent de bouteilles à la mer, sous forme de messages voyageant à la vitesse de la lumière?(Diantrement moins cher que d'équiper une soucoupe, j'en suis sûr).

En 1959, les scientifiques intéressés à la chose se mirent à utiliser sérieusement des radio-téléscopes pour écouter les étoiles et ce qu'elles avaient peut-être à nous dire. La NASA fournit même des fonds à partir de 1975 pour un projet appelé SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence), et le roman Contact de l'astronome et grand vulgarisateur Carl Sagan (roman d'ailleurs adapté au cinéma en 1997) donne une idée de l'excitation qui aurait été celle des radio-astronomes assez heureux pour être présents au moment de la réception d'un authentique signal.

Il y eut bien sûr quelques fausses alertes. Un signal à bande étroite (<10 kHz) d'une fréquence d'environ 1420 MHz, appelé Wow!, a été capté en 1977 et a duré un bon 72 secondes. On ignore ce qui a pu générer ce signal qui ne fut plus jamais observé (et ce n'est pas faute d'essayer!); parmi les hypothèses les moins romantiques est celle qu'il s'agirait d'un signal terrestre qui aurait été reflété par un satellite ou un débris en orbite. Il pourrait aussi s'agir d'un signal naturel d'origine encore nébuleuse; à cet égard, il n'est probablement pas trivial que la fréquence de ce signal soit, à quelques décimales près, celle de la bande de l'hydrogène.

Des phénomènes naturels peuvent en effet passer pour plus qu'ils ne sont, si l'on ne modère pas son imagination. Un signal radio régulier appelé LGM-1 (Little Green Men-1, ou petits hommes verts-1) fut d'abord reçu en 1967 et ce n'est que l'année suivante qu'on en fit état dans la prestigieuse revue scientifique Nature; ce message était issu du premier pulsar découvert. Un pulsar est une étoile à neutrons qui tourne très vite, émettant des ondes radio très puissantes à travers l'espace. Fascinant, certes, mais pas la preuve de l'existence d'un disc-jockey dans une autre galaxie.

Après quelques années de vache maigre côté SETI (vous imaginez ce que quelqu'un comme Ronald Reagan devait penser d'utiliser des fonds publics pour essayer de capter des émissions radio extra-terrestres!) la NASA reçut l'aval du gouvernement pour entamer un projet plus formel, devant s'étaler sur dix ans avec un budget de 100 millions de dollars, le programme SETI/HRMS (High Resolution Microwave Survey). Malheureusement, le congrès devait couper les fonds à toute l'opération dès l'année suivante, et SETI fut abandonné par la NASA. Certaines de ses activités ont été reprises par un institut à but non-lucratif, par des institutions académiques et par d'enthousiastes volontaires qui prêtent leur temps d'ordinateur. Nous n'avons pas encore perdu espoir de contacter les petits hommes verts.

Un article intéressant sur l'histoire de SETI peut être lu ici (en anglais).

Aucun commentaire:

Publier un commentaire